4-Les adolescents : nécessité de la communication
Pour reprendre le fil du sujet, redisons-le : Entre 10 et 17 ans,
l'adolescent doit avoir auprès de lui des adultes qui peuvent par leurs
conversations entre eux, directement ou indirectement et par le dialogue
direct avec lui, pour répondre aux cents questions qu'il se pose. On lui évitera ainsi de chercher et de trouver
les réponses dans un groupe de jeunes qui auront construit leur
propre monde en marge, ou en opposition avec celui des parents et de la
société.
On entend : "Il faut savoir parler aux jeunes". Certains proposent des cours
de conversation avec les jeunes un peu comme si l'adolescent était d'une
nature étrangère.
C'est là qu'on introduit les psychologues, les pédagogues
spécialistes des cas difficiles, les juges pour enfants, les conseillers
d'éducation... en somme on médicalise une situation sociale naturelle.
Si
vous n'avez jamais manqué de parler à votre enfant et de l'écouter surtout
au risque d'être amusé et surpris parfois, votre enfant ne relèvera pas de
la nécessité d'être pris en charge par une institution.
Les institutions n'ont jamais eu un rôle éducatif, et les parents n'ont pas besoin de
diplômes pour être les meilleurs éducateurs de leurs enfants... à condition
qu'ils ne considèrent pas leurs préoccupations personnelles comme devant
accaparer tout leur intérêt.
Les médecins ne nous donnent pas la santé. Nous avons recours à leur
compétence quand nous sommes malades. Le reste du temps nous prenons soin de
notre corps pour garder la santé que la nature nous a le plus souvent
donnée.
Il en est de même pour les enfants dont l'éducation sera d'autant plus
facile que nous n'y aurons pas manqué jusqu'à leur majorité.
Après l'enfance, le gué à traverser se situe entre les âges de 12 et 17
ans. Cinq années pas forcément faciles à passer et auxquelles tous les
parents devraient se préparer sans panique.
- La communication est le premier moyen pour aider l'enfant à être
heureux et à s'épanouir au sein de la famille.
Mais quel mode de communication ?
Vous lui faites part d'un projet qui implique la famille, vous lui demandez
un avis sur un sujet qui le passionne, vous lui donnez la responsabilité d'une activité dont vous vous
déchargez sur lui... Voilà comment l'aider à prendre confiance en lui et à
reconnaître l'importance qu'il a dans le groupe familial.
La responsabilité
ne doit pas être prise comme une corvée, si vous la partagez avec lui comme des
compagnons occupés à la même tâche.
Les parents sont tour à tour dans le
rôle de professeurs, décorateurs, architectes, cuisiniers, paysagistes,
organisateurs de cérémonie... par le simple fait de la responsabilité de
l'entretien de la maison et de l'organisation de la vie collective. Dans
chacune de ces tâches, il y a des initiatives à partager. Vous avez besoin
de cette aide.
Vous montrez à l'enfant adolescent ou plus jeune, fille ou garçon,
qu'on compte sur lui et que la famille lui doit une part de son
confort et de l'agrément du foyer.
Pensez parfois que vous avez beaucoup à apprendre des jeunes
Si vous avez la chance de pratiquer une
activité de loisir demandant une technicité, une documentation, une
recherche comme la navigation la plus élémentaire, la photographie, la
vidéo, un sport, la musique, la peinture, l'aménagement d'une pièce,
l'apprentissage d'une langue étrangère, la documentation sur une région à
visiter... vous pouvez associer les enfants à mener à bien la tâche ; vous
en serez récompensé et vous aiderez beaucoup à leur maturité dans les
meilleures conditions. Ils pourront y associer leurs propres amis et vous
finirez par avoir grand besoin de leurs compétences car les jeunes ont la
passion de ce qui les intéresse.
C'est cela ; aidez-les à trouver une
passion personnelle qui fasse appel à la curiosité et à une connaissance
approfondie. La musique et les arts sont par nature des moyens de
communication et de partage de l'émotion avec les autres.
Entendons-nous
bien, toutes ces simples observations faciles à concrétiser doivent être
pour le père et la mère, pour les filles et les garçons. C'est que la
communication n'est pas simplement la parole ; une tâche familiale menée à
bien collectivement vaut plus que cent conversations.