Les adolescents : suite2
Certes, il y a l'école, mais les conditions de son fonctionnement et
l'exercice de la profession d'enseignant ne sont pas toujours adaptés aux
jeunes de maintenant.
Les parents ont une référence de leur propre
scolarité, mais c'est déjà le passé. Les progrès technologiques qui sont
rapides et inattendus ne sont pas sans effet sur les relations humaines et
sociales sur tous les âges et dans tous les domaines. Le rôle éducatif non
proprement scolaire que les professeurs pouvaient avoir, est maintenant
perdu car ils ont déjà beaucoup à faire pour leur propre crédibilité dans le
dialogue social.
Les parents ont donc une responsabilité pour l'éducation de
leurs enfants beaucoup plus grande que dans les vingt ou dix années passées.
L'enfant a deux parents : un père et une mère. On sait bien que dans nos
société le père et la mère ont chacun un type de relation différent avec
l'enfant ; et cette bipolarité est un élément constructif.
Quand le père
manquait à être là auprès de l'enfant pour les petits problèmes de l'enfance
et de l'adolescence, il avait l'argument qu'il était pris par ses
obligations professionnelles. La mère était présente au foyer et elle
assumait presque seule ce rôle d'attention et d'écoute qui est essentiel à
l'adolescence.
L'enfant pouvait être en relation avec le père seulement par
le truchement de la mère... et ce n'était pas toujours merveilleux.
Aujourd'hui, les femmes travaillent autant que les hommes et les charges
qualitatives et quantitatives des obligations professionnelles sont au moins
les mêmes pour les deux sexes. L'enfant est seul, et s'il recherche la
compagnie des copains que les parents ne connaissent pas, et s'il fait des
fugues, s'il a de mauvaises fréquentations on peut trouver dans cette
situation un début d'explication à ses incartades.
Auprès de l'adolescence, quelle attitude pour les parents ?
L'adolescent a besoin pour se construire dans sa sociabilité et son
affectivité, de ces moments entre jeunes où les comportements se mesurent et
se comparent ... et s'opposent parfois. L'adulte ne dicte pas, mais aide à
définir un cadre assez vaste pour le libre épanouissement des personnalités
et des choix des adolescents en fin de formation à la responsabilité adulte.
Nous aimons croiser ces jeunes en balade dans ces moments d'où nous
savons nous exclure.
Le jeune vulnérable est précisément celui qui reste isolé
sans un lien fort et des affinités avec ceux de sa classe d'âge. Les parents
doivent veiller à ce que l'adolescent ait des amis et des camarades avec
lesquels il aura des idées et des activités de travail et de loisirs à
partager.
Nous avons dit la première question que les parents doivent se poser et
nous pouvons être certains que beaucoup auront à faire un petit examen de
conscience.
Il ne faut pas croire qu'on doive exclure les situations de mauvaise
entente des parents face à un adolescent rebelle. On n'oublie pas que
certains enfants sont séparés dans ce moment de l'adolescence, de la mère ou
du père par une mauvaise volonté de l'un ou de l'autre.
Nous ne pouvons pas non plus exclure les mauvais attendus du divorce
avec garde partagée mal assumée, pension alimentaire non payée ou
injustement fixée.
Les situations sont diverses, et malheureusement elles sont déterminées
par les adultes souvent sans aucun souci du bien de cet enfant qu'ils ont
conçu ensemble.
Si vous êtes parents d'un adolescent et que votre
famille a éclaté par suite d'un divorce, prenez ici le conseil de revenir
sur vos dispositions d'orgueil blessé, de rancœur ou du désir de vengeance
que vous exercez sur votre conjoint quand cette attitude nuit à l'adolescent
dont vous êtes coresponsables. L'adolescent a plus que jamais besoin d'une
référence adulte cohérente et affirmée pour l'aider à se construire.
- Ne soyez pas face à l'adolescent, mais auprès de lui.
-Tout mauvais comportement de l'adolescent est une mauvaise réaction à un
trouble de sa santé ou de sa relation.
-Prenez le temps d'engager le dialogue avec lui ou même avec son
meilleur copain pour identifier la cause de son attitude.
La période à ne
pas rater pour ces échanges, est le moment où l'adolescent a ses propres
idées et ses premiers jugements sur le monde qui l'entoure et dont il
commence à s'en faire sa propre théorie.
Quoi de plus simple que de provoquer une situation qui vous permette de
renouer un dialogue rompu.
- Demandez-lui conseil dans un domaine auquel il
s'intéresse et sur lequel il vous donnera un point de vue que vous n'aviez
pas envisagé.
-Evitez la punition. Elle est souvent arbitraire et
disproportionnée. Parfois même elle est injuste par mauvais écoute de la
situation.
-Un refus de votre part doit être justifié ; il est souvent possible
d'accorder une satisfaction en échange d'une promesse de la part du jeune
mis devant les conséquences de ses actes.
Un acte est à désavouer quand il nuit à l'intérêt général social ou
familial, qu'il lèse un autre et porte atteinte à sa dignité.
-Evitez d'être le monsieur "veto" à toute demande.
-N'attendez pas qu'il vous demande, mais offrez de vous-même un plaisir ou
une satisfaction que vous auriez aimé avoir à son âge, même si vous ne
l'avez pas obtenu vous-même. Vous lui éviterez une frustration et une cause
de la rancœur contre l'autorité parentale en général, et contre la société
des adultes.