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3- Mayerling - Un drame mal expliqué et un tournant dramatique de l'Histoire : Beaucoup d'incertitudes |
Mayerling : 1-Thèses et incertitude
Depuis le drame de Mayerling, de nombreux historiens se sont penchés sur les
témoignages et les documents pour trouver une explication à ce qui reste un
événement historique récent inexpliqué dès les premières heures.
Les incertitudes viennent de ce que les premiers témoins ont été invités ou
forcés au silence pour des raisons de secret dynastique.
Quand la médecine déclare qu'elle est impuissante à soigner un grand malade
et qu'elle l'abandonne,
l'entourage a le droit de recourir à une médecine parallèle même incertaine.
Il en va ainsi pour la vérité historique. Les historiens on abandonné le
sujet, alors nous pouvons amener une explication à ce mystère en y mettant
arguments et raison ; cette explication en vaudra bien une
autre!
Suicide ou assassinat?
Deux thèses ont résisté jusqu'ici : celle du suicide et celle de
l'assassinat politique.
A- La thèse du suicide se suffit à elle même:
- Rodolphe était malade et déconsidéré ; il se savait incapable de donner un
héritier à sa femme de 24 ans à laquelle il avait transmis sa maladie
vénérienne.
La maladie vénérienne de l'époque était tout simplement la syphilis qui
était ce qu'était le sida des premières années sans recours et sans
médication. Cette maladie vénérienne qui conduisait vite à l'impuissance avait aussi des conséquences nerveuses
avec atteinte cérébrale.
-Selon les témoignages de son épouse délaissée, Rodolphe avait des
moments d'exaltation puis de dépression suicidaire. Les altercations violentes et
nombreuses qu'il avait avec son père au sujet de ses débauches, de ses
fréquentations et de ses affinités politiques, sa mise à l'écart, ne pouvaient qu'ajouter à
l'instabilité de cet esprit maladif, miné par sa consanguinité, méprisé par
son entourage, drogué à la morphine, à la cocaïne, au cognac et au
laisser-aller dans la débauche au vu et au su de tous souvent en compagnie
de son beau-frère.
-Il avait fait confidence de ses projets à ses maîtresses occasionnelles qui
refusaient de le prendre au sérieux et de l'accompagner dans son projet. Sa
courtisane favorite en avait même fait part aux policiers qui le
surveillaient.
- Marie Vetsera qui était très amoureuse de Rodolphe à la manière des adolescentes de toujours, admiratrices fanatiques de
tout ce qui brillait au-devant da la scène mondaine,
qui donneraient leur vie pour leur idole, a accepté de se suicider avec lui.
- Les lettres d'adieu que Mary a adressées à divers membres de sa famille
montrent bien que le suicide était convenu entre les amants. Ces lettres
montrent aussi le manque de maturité de cette fille de 17 ans,
romanesque, sans malice ni ambition qui ne pouvait prétendre à rien.
-Rodolphe a joint sa signature à celle de Mary sur une de ces lettres.
- 1° conclusion provisoire étayée: Il y a donc choix et décision
définitive de suicide
B- La thèse de l'assassinat
- Rodolphe par son comportement déconsidérait son rôle d'héritier
naturel mais non officiel de la maison des Habsbourg et son père avait toutes les craintes à son sujet
pour l'avenir de la dynastie. Il lui refusait le titre de prince héritier. L'archiduc avait même écrit au Pape Léon XIII
pour demander l'autorisation de divorcer afin d'épouser sa jeune maîtresse ou
une autre... La
réponse négative avait été retournée perfidement et directement à
l'Empereur.
-Les idées politiques de Rodolphe étaient dangereuses pour la noblesse
féodale, pour l'armée, pour l'église, c'est à dire les trois piliers de la
monarchie des Habsbourg.
-L'impératrice sa mère (Sissi) était reine couronnée de Hongrie et
seule garante
de ce côté-là, de l'unité de l'empire. Rodolphe qui avait leur sympathie, était favorable aux mouvements Hongrois qui
menaçaient de briser l'unité d'une nation composite avec beaucoup de
revendications nationalistes.
-L'église savait que Rodolphe au pouvoir et ses partisans, feraient tout
pour mettre à mal l'autorité du Pape sur l'état austro-hongrois, à la
manière de ce qui avait cours en France où l'église n'avait plus son mot à
dire sur les affaires de l'état.
-L'armée et Bismarck avaient furieusement à craindre le rapprochement avec Paris dans un
axe Vienne-Paris qui ruinerait le pouvoir de l'Autriche et de l'Allemagne
alors réduites à leur plus simple expression dans l'éclatement d'un empire
malade et miné déjà ; pas très solide.
On peut écarter les anarchistes qui le plus souvent faisaient des actions
opportunistes sans planification, tuant tout personnage notoire qui leur
tombait sous la main. ( machine infernale ou Sarajevo, meurtre inutile de
l'instable impératrice Elisabeth retirée des affaires politiques).
2° conclusion provisoire argumentée : Toutes les parties prenantes
avaient bien les raisons d'un assassinat.
Le problème est que généralement on présente les deux thèses comme
exclusives l'une de l'autre.
Il y a des arguments d'évidence pour le suicide et des éléments matériels
avérés pour la thèse de l'assassinat.
Les arguments en faveur d'une thèse ne démentent pas l'autre thèse.